Rassemblement devant la CGSS pour soutenir l’autonomie des praticiens-conseils et préserver l’intégrité du service médical de la CNAM

Médecins-conseils, chirurgiens-dentistes et pharmaciens ont bravé la pluie pour manifester leur opposition à un projet de fusion du service médical de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) avec la Caisse Générale de Sécurité Sociale (CGSS). Craignant pour leur indépendance professionnelle, ces praticiens réclament le maintien de leur autonomie afin de garantir des avis médicaux objectifs et impartiaux. Ce mouvement s’est déroulé à La Réunion, mais trouve écho dans toute la France, illustrant une vive inquiétude parmi les professionnels de santé face à des orientations jugées préjudiciables à la qualité des décisions médicales offertes aux assurés sociaux.

La mobilisation des praticiens-conseils face à un avenir incertain

Ce jeudi 3 octobre, sous un ciel menaçant, les acteurs du service médical de la CNAM se sont rassemblés devant les locaux de la CGSS à Saint-Denis, marquant leur opposition à un projet de « fusion » de leur service avec celui de la caisse locale. Cette initiative, vivement critiquée par les praticiens-conseils, découle d’un audit mené par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS), qui a révélé des pistes d’amélioration pour la CNAM. Cependant, au lieu de corriger les lacunes identifiées tout en préservant l’autonomie des professionnels, la CNAM a opté pour une dissolution totale, entraînée par une intégration dans les caisses locales.

Le coeur de la préoccupation : l’indépendance des avis médicaux

L’inquiétude principale des médecins-conseils repose sur la potentielle perte de leur statut d’indépendance vis-à-vis des décisions médicales. En jouant un rôle crucial dans le contrôle des arrêts de travail, l’évaluation de l’invalidité et le suivi des accidents du travail, ces praticiens assurent le lien essentiel entre besoins médicaux et prestations accordées. En intégrant la CGSS, ils craignent une transformation de leur rôle vers une approche davantage bureaucratique, guidée par des contraintes budgétaires au détriment d’un jugement médical impartial.

Un bras de fer autour de l’impartialité des décisions médicales

Les avertissements lançés par Julien Sorlier, infirmier-conseil en santé, sont clairs : la dissolution du service médical provoquerait un « réel danger » pour l’intégrité des prestations aux assurés. La perte d’une hiérarchie médicale indépendante pourrait mettre à mal la justesse et la bienveillance des décisions, essentielles pour des centaines de milliers de citoyens français. Nathalie Baël, quant à elle, rappelle la dualité de leur mission : garantir la maîtrise médicalisée des coûts sans devenir des instruments de gestion comptable aveugle.

Un consensus clair : préserver une approche médicale avant tout

Les praticiens présents, tels que le Dr Benoît Lavergne, soulignent que la spécificité de leurs missions exige un cadre autonome, éloigné des pressions administratives et économiques. Selon eux, si l’on ne protège pas cet équilibre soigné entre médical et administratif, l’avenir des prestations médicales personnalisées et adaptées pourrait être compromis. Les manifestants réaffirment leur volonté collective de défendre un système où les droits des assurés sont basés avant tout sur un diagnostic médical objectif et non dicté par d’autres priorités.

La mobilisation au cœur d’une dynamique nationale

Cette action à Saint-Denis s’inscrit dans le cadre d’un mouvement national de grève, orchestré par cinq grandes organisations syndicales visant à sensibiliser l’ensemble du pays sur cette problématique cruciale. Le projet de dissolution doit encore être présenté officiellement par la CNAM aux syndicats, mais la réponse-préventive des praticiens est une démonstration forte de la détermination à lutter contre toute mesure qui pourrait nuire à l’intégrité et la qualité des soins rendus aux assurés.